Certains managers et cadres dirigeants saisissent l’occasion d’une mutation professionnelle. D’autres sont débauchés par de florissantes ETI à solide ancrage territorial. Ou bien se déplacent en région pour y changer de vie et créer leur propre emploi.
Il arrive un moment où un projet de vie se met à peser bien plus lourd que le développement d’une carrière. Cette heure aurait-t-elle sonné pour les 84 % de cadres qui rêvent de quitter Paris ? Mais entre le rêve et la réalité, il y a toute une préparation au départ. Quelle ville? Pour quel job ?
une mutation professionnelle
Certains managers saisissent l’occasion d’une mutation professionnelle. A l’instar de ceux de Betclic, qui se partageaient entre Paris et Londres et qui viennent d’être réunis au sein d’un nouveau siège à Bordeaux. Avec Lyon, Nantes et Toulouse, Bordeaux (numéro un) fait d’ailleurs partie des quatre villes les plus prisées par les cadres parisiens candidats au départ.
Dans tous les cas, histoire de vérifier si l’attractivité d’une région est bien réelle ou simplement de façade. Ensuite, les outils partagés et numériques faciliteront les activités collaboratives et à distance. Objectif : ne plus avoir à choisir entre qualité de vie et emploi.
Le marketing territorial
De leur côté, à l’affût de nouveaux talents, les territoires ont appris à se « vendre » comme une marque. Nice, décriée pour son recours à l’anglais, communique autour de « We love Nice ». La Bretagne fait le buzz en détournant des clichés parisiens avec sa campagne « Passez à l’Ouest ». Le marketing territorial de la Manche « Changez de point de vue » a été récompensé aux Trophées de la communication en 2017. Quant à la Nouvelle-Aquitaine, elle a su attirer les start-up avec son slogan télévisuel « Jeunes pousses en Nouvelle-Aquitaine, l’esprit nouvelle vague » et la préfecture alloue des aides non négligeables à ces acteurs. Bassel Abedi, le fondateur de RendementLocatif.com, a ainsi quitté Paris pour s’installer près de Bordeaux.
D’autres villes ne sont plus en reste
Avantage appréciable, les grandes villes se rapprochent de Paris en heures de TGV, et certaines, comme Angers ou Rennes, tirent leur épingle du jeu grâce à un écosystème actif. Mais des villes comme Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg et Toulouse ne sont pas non plus en reste. Une enquête réalisée par « Les Echos », en 2017, démontre que les start-up aiment s’y installer. Le plus souvent, les entrepreneurs ont la bonne idée à Paris, puis filent vers une autre région profiter de prix moindres de l’immobilier. A noter aussi – sans surprise – que sur les onze premières destinations citées dans le sondage, cinq se trouvent dans le Sud.
Seulement 8%
Toujours 54 % des cadres se disent « ouverts à des opportunités » mais seulement 8 % d’entre eux changeront de poste cette année, alors que le taux de chômage de cette catégorie professionnelle est de 3,5 % et que les entreprises se livrent une guerre de talents sans merci.